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BienvenueBienvenue dans la Salon Harlequin ! Un espace privilégié pour parler d’amour et échanger entre lectrices !
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Son avis sur
Bretagne, 1794. Orpheline de mère depuis l’enfance, Anne de Keroual a perdu son père, il y a quelques mois. Ses frères et elle habitent toujours le manoir familial, alors que son oncle, le Comte d’Aubin, a dû fuir la France, chassé par La Convention, ce régime qui gouverne la France, depuis le 21 septembre 1792. Les biens des nobles ont été confisqués et sont devenus biens nationaux. En 1790, les titres de noblesse et les privilèges ont été abolis. Certains se révoltent et veulent contrer la République. En Bretagne, ils se nomment les Chouans.
Un jour, sur la lande, Anne rencontre Malo Jakez, de manière … trébuchante. C’est un ancien corsaire qui est élevé au rang de commissaire politique par La Convention. Sa mission est de débusquer les royalistes pour qu’ils soient guillotinés. Ils ne le savent pas encore, mais tout oppose la jeune fille noble et le révolutionnaire. Cependant, malgré leurs camps ennemis, leurs idéaux se ressemblent énormément. Tous deux exècrent la violence, mais ne fuient pas devant le danger. Malgré leur différence de milieu, ils rêvent d’une société plus égalitaire, mais n’envisagent pas sa mise en place de la même manière. Tous deux se battent et prennent des risques pour leurs idées. Lorsqu’ils découvrent leur identité, ils comprennent qu’il leur faut oublier leur attirance réciproque.
Lorsque je pense à la Révolution française, je visualise la Déclaration des Droits de l’Homme, la devise de la France, etc. Je ne pense pas spontanément à la Terreur, ni à La Convention, ni aux crimes commis au nom de l’égalité. Je ne me positionne plus naturellement du côté du peuple que de celui des nobles. J’ai aimé que Léna Forestier me bouscule en partageant mon empathie entre les nobles et les révolutionnaires, qu’elle rappelle qu’en voulant défendre la liberté, Robespierre a semé, paradoxalement, la violence et la terreur. J’ai aimé Anne et j’ai aimé Malo.
Je suis une adepte des romans historiques, mais je lis très peu de romances. Les demoiselles de Cap Fréhel confirme mon engouement pour la collection Aliénor. En effet, j’ai aimé que la part historique soit détaillée et documentée. J’ai apprécié que l’amour s’insère dans le contexte, sans le dominer, qu’il soit à son service, me poussant à la réflexion. Ainsi, j’ai autant adoré la romance que les faits historiques.La note des lectricesSa note
Juin 1789, Jeanne fuit Paris et ses révolutionnaires. Elle ne fait pas partie de la noblesse, mais évolue dans ce milieu. Protégée de la Comtesse du Barry et proche de Marie-Antoinette, à qui elle est très attachée, elle tente de rejoindre l’Italie. Malheureusement, son voyage est avorté et elle est obligée de s’arrêter à Menton. Elle trouve refuge chez Gabriel Forsani, réputé pour les citrons qu’ils cultivent et pour ses activités de révolutionnaire. Aussi, Jeanne lui cache qu’elle est une peintre renommée, à la cour, en raison de son talent pour les portraits.
Jeanne a besoin d’argent pour continuer sa route. Grâce à Gabriel, elle tient un étal, au marché de Menton. Elle espère se constituer un pécule pour se présenter, dans une tenue convenable et avec du matériel de peinture, au roi monégasque. Elle montre qu’elle est une femme courageuse, prête à se réinventer et pleine d’ingéniosité.
J’ai aimé découvrir de quelle manière la dynastie Grimaldi s’est implantée sur le Rocher et quels étaient les rapports que le royaume de Monaco entretenait avec Versailles. Virginie Platel décrit, également, la façon de régner du prince Honoré III, adoré par une partie de ses sujets et l’objet de colère de la part des révolutionnaires, dont fait partie Gabriel. Je me suis aperçue que je n’avais aucune connaissance sur l’Histoire de ce territoire et que je n’avais jamais pensé à la Révolution, à l’extérieur de Paris, que je ne m’étais jamais questionnée sur ce sujet, comme si les événements n’avaient concerné que la capitale française. L’auteure montre ce qui différencie les révolutionnaires provençaux et ceux parisiens : perception des faits, revendications, méthodes, etc. De plus, le fait que Jeanne et Gabriel évoluent dans deux milieux différents, a provoqué une réflexion en moi, mon empathie s’étant partagée, entre ces deux mondes, me rappelant que, souvent, on ne retient de l’Histoire qu’un seul aspect.
Évidemment, lorsque l’on lit une romance, on s’attend à une attirance entre les personnages principaux. Or, Jeanne a été obligée de mentir à Gabriel et ne peut lui révéler sa véritable identité. Ce dernier ne pardonne pas les mensonges, il a déjà assez souffert. De plus, la jeune fille ne peut rester, en France, le danger est trop grand pour elle. Son visage est connu de tous. J’ai été agréablement surprise que cet aspect de l’intrigue ne soit pas le sujet principal.
Enfin, j’ai été séduite par l’atmosphère du roman. Virginie Platel, qui est scénariste de séries à succès, telles qu’ « Un gars, une fille », « Scènes de ménages », « Mère et fille », etc., a mis ses talents cinématographiques au service du récit : elle fait appel à tous nos sens : visuels grâce à la description chatoyante des paysages, olfactifs par le rendu des parfums, etc.
Je savais, en lisant, Les derniers feux de la royauté, que j’allais sortir de la zone de confort, n’étant pas une adepte des romances. Cependant, j’aime beaucoup les romans historiques, c’est la raison pour laquelle je me suis laissé tenter. Je suis très heureuse de ce choix, car ce livre a été une très bonne surprise. J’ai pris énormément de plaisir à me laisser porter par les personnages de Jeanne et Gabriel, qui sont, tous les deux, des personnages attachants avec de fortes personnalités, tout en découvrant un aspect de la Révolution Française que je ne connaissais pas.